Le problème, c'est que ça RESTE de l'autodiagnostic.
Quand j'étais en formation d'éducatrice, j'ai appris par coeur pour un examen de psychopathologie des listes du même genre, pour la dépression mais aussi pour d'autres troubles psy : trouble borderline, psychoses, divers troubles de l'humeur, tout ça.
Et clairement, toute la classe, tour à tour, baddait sur "OMG, je suis sûr que j'ai tel ou tel truc". Même les gens qui n'ont, après coup, jamais mis les pieds chez un psy et vont pas mal du tout.
Parce que les symptômes psy sont nécessairement subjectifs.
Et aussi parce qu'une des règles de l'observation en sciences humaines implique que "on observe ce qu'on s'attend à observer". Y compris pour nous même.
Donc si on s'attend à observer chez nous les symptômes de la dépression, on les observe.
Et aussi : si on passe notre temps le nez dans ce genre de liste de symptômes, on risque fort de se "fabriquer" des comportements pour rendre légitime le fait qu'on ne va pas bien. On vit dans une société où c'est mal vu de dire "je vais mal", si on n'a pas de "raisons valables". Donc pouvoir arriver en disant "je suis borderline / en dépression / tel machin", c'est une raison qui rend légitime le fait d'aller mal (et qui évite aussi d'avoir à parler des vraies causes...). Et vu que l'auto-suggestion peut être trèèèès puissante, si on se cherche une maladie psy quelconque, on risque de ne pas avoir grande difficulté à se convaincre qu'on a tel ou tel symptome.
Donc oui, les listes de critères de diagnostic, c'est quand même à utiliser avec modération !